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Grève à l'Hôpital général
Après six semaines de grève enclenchée par les médecins résidents, les malades abandonnés à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH), communément appelé Hôpital général, se tournent vers d’autres cieux ou rentrent chez eux. Ceux qui n’ont pas le choix, notamment des prisonniers attachés à leur lit, sont condamnés à vivre l’enfer dans le mal nommé plus grand centre hospitalier du pays.
Dans ces salles insalubres, avec des lits renversés, des matelas abîmés ou déchiquetés, des sièges délabrés, ces prisonniers n’ont pas vu passer un médecin depuis la grève. Ils prennent donc leur mal en patience. Sans savoir pour combien de temps ils pourront encore tenir. Abandonnés, humiliés, ces prisonniers ont seulement à côté de leur lit des bidons pour uriner. Rien de plus.
A la salle des services d’orthopédie, quelques patients sont encore là. Ils ne sont pas transférés parce qu’ils ne peuvent pas vraiment bouger. Comme cet homme hospitalisé depuis novembre pour une jambe cassée et des fractures à la tête après un accident de moto. Depuis la grève, se désole-t-il, aucun médecin n’est venu à son chevet. « Les malades mouraient en silence » Pour Mackendy Jacques, médecin interne, la grève n’est qu’une occasion qui permet d’exposer les différents problèmes de l’HUEH. Les médecins, dit-il, travaillent depuis plusieurs années dans des conditions lamentables. Des patients mouraient en silence, faute de matériel. « Les problèmes de l’Hôpital général existaient bien avant la grève, insiste Mackendy Jacques. Par exemple, on ne pouvait pas soigner un patient qui a une crise d’asthme faute d’un nébulisateur. Nous avons le sentiment d’être complices de voir des patients mourir sous nos yeux, faute de matériel…»
Texte // Valéry Daudier
Reportage photo réalisé pour Le Nouvelliste, mai 2016